FROMAGERIE JEAN MARIE BEAUDOIN
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HERICOURT SUR THERAIN
Histoire du fromagerAprès un début de carrière à Paris comme analyste programmeur, je me suis rendu compte que nourrir les ordinateurs, c'est sympa mais donner à manger aux hommes, c'est plus vital : de là un retour à la campagne.Après deux ans comme animateur du MRJC(1), qui me permettent d'approfondir ma réflexion en équipe et renouer les liens avec mes relations et le pays, je lance l'opération " A la recherche des fromages perdus" en septembre 1993. Je recueille les recettes. L'émotion des anciens qui me confient leur savoir et la mission de faire vivre ce patrimoine représentent un aspect primordial dans ma façon de concevoir ma place dans le pays. Elle se traduit par l'accueil enthousiaste des gens de la région, heureux de retrouver des fromages de leur pays.Depuis bientôt 25 ans, je fais donc des fromages.1993 : ChoqueuseJe commence avec mes frères en GAEC dans la ferme familiale, ce qui me permet de mettre en place et développer la fabrication des différents fromages (Tomme au foin, tomme au cidre, Bray Picard ...).Ma première évolution majeure a été de passer en bio car adhérent de la première heure (en 1991) de Générations Futures (2), je ne pouvais supporter de nourrir les gens avec des fromages chargés en pesticides (molécules liposolubles pour la plupart et concentrées dans le lait). Cela devenait criant quand, sur les marchés je regardais les enfants venant goûter mes fromages...2001 : CorbeauvalMes frères ne souhaitant pas passer en BIO, je m'installe paysan avec ma femme Sylvie à Corbeauval dans le but de produire BIO et militer pour une alimentation plus saine en maitrisant toute la chaîne de l'herbe au fromage. Nous travaillons dur sur la petite ferme de 38 hectares et 40 vaches traites en étable. Tellement dur que notre couple n'a pas tenu.2009 : Héricourt sur ThérainDonc, un divorce plus tard (et une ferme en moins), je suis accueilli par mes cousins à Héricourt sur Thérain. Mon frère Amaury et sa femme Hélène, installés en BIO depuis 1995 à Orsimont en système tout herbe avec séchage en grange solaire, me vendent leur lait pour que je puisse continuer la fabrication. La fromagerie fonctionne correctement mais je suis confronté à certaines limites. La taille du labo de 16m² pour transformer 160.000 l lait/an et la cave accessible par l'extérieur. Je suis locataire chez mes cousins et ne peux donc pas réaliser les travaux qui me permettraient d'améliorer mes conditions de travail et de créer une situation d'avenir.2018 : OrsimontProjet d'une quatrième fromagerie plus spacieuse à Orsimont avec accueil à la ferme où tout sera mis en place pour expliquer la fabrication du fromage de l'herbe à la dégustation.